Coiffures historiques de 1920

1) Cette période va subir des transformations radicales et irréversibles, c’est le début de grandes transformations dans tous les domaines, ce sont les années folles.2) Pour bien comprendre cette période et la mode des coiffures, il faut connaître le contexte de l’époque, le mode de vie, la mentalité, la façon de s’habiller, le maquillage, etc.

3) La coiffure fait parti d’un ensemble, elle est une des parties de la mode, et de la façon de vivre.
Les années folles, c’est une décennie de fastes, de fêtes, de débauche, d’illusion, c’est la dansomanie, on danse partout et a toute heure, le boston, le fox trot, le charleston, le tango.

4) La mode coiffure des années folles doit être comparée avec les modes des années précédentes.

Que voyait-on dans les rues dans les années 1919

5) On pouvait voir des femmes qui avaient des coiffures hautes volumineuses avec un chignon au sommet de la tête, c’était des coiffures des années 1900, on voyait d’autres femmes avec des coiffures vaguées, larges, mais moins de volume sur le sommet de la tête, coiffures des années 1910, mais on voyait aussi en petit nombre d’autres femmes avec la grande nouveauté, des coiffures avec des cheveux courts.

Qui portait les coiffures volumineuses et qui portait les cheveux courts.

6) Les coiffures des années 1900 et 1910 étaient portées par les femmes les plus âgées, c’était des coiffures ou il fallait avoir des cheveux longs et elles portaient très souvent des chapeaux importants.
Les coiffures a cheveux courts étaient portées par les femmes les plus jeunes.

Que veut dire jeunes femmes.

7) La notion de jeune n’est pas le même qu’aujourd’hui, ce sont des femmes mariées ou en âge de l’être.
Ce ne sont pas des adolescentes, pour elles la mode à cette époque était conseillée par les parents, surtout la mère, qui avait des cheveux longs et qui conseiller les cheveux longs a sa fille.

8) Les adolescentes doivent avoir des coiffures sages, le droit au désir était canalisé, il fallait obéir.

Comme il fallait obéir comment se fait-il que ces jeunes femmes portent des cheveux courts.

9) Le point de départ vient de la guerre 1914 1918, avant la guerre la femme est une femme au foyer, mari, enfants, ménage, etc. l’argent est donné par le mari suivant son désir, l’homme a tous les pouvoirs.
Avec la guerre les hommes partent se battre sur le front, toutes les entreprises perdent leur main d’œuvre, mais comme la vie doit continuer, c’est la femme qui va prendre le relais.

10) Les femmes remplacent les hommes, en plus d’être femmes au foyer, elles vont faire le travail du bureau, de l’usine, des champs etc. elles font tous les métiers des hommes.
Pendant la guerre les femmes ont pris une vie active dans tous les domaines de la société, ce qui leurs a permis de toucher pour la première fois un salaire, elles viennent d’acquérir un pouvoir personnel de dépense, elles viennent d’acquérir une liberté financière.
Elles ont gouttées a cette dépendance et veulent la conservée.

11) Travaillant énormément la femme à moins de temps à consacrer à sa chevelure, elle recherche la simplification, la facilité dans sa coiffure.
Cette simplification, cette facilité lui est apportée vers la fin de la guerre par les infirmières Américaines.

12) Elles arrivent fin 1917, avec des coiffures aux cheveux courts, leurs cheveux arrivaient aux dessus des épaules, leurs coiffures étaient en mouvements, vagués et bouclés.

La mode des cheveux courts en France.

13) A cette période en France deux personnages vont influencer sur la mode des cheveux courts, le coiffeur Antoine et l’écrivain Victor Margueritte.
Le coiffeur Antoine a ressenti cette nouveauté des cheveux courts et le besoin des femmes à avoir plus de facilité pour faire leur coiffure, il réalise une coupe très courte.

14) A la même époque l’écrivain Victor Margueritte publie un ouvrage choquant qui fait scandale, c’est l’histoire d’une jeune femme appelait par sa mère, garçon manqué apprenant que son fiancé la trompe, elle décide de mener une vie libre avec de multiples partenaires aussi bien hommes que femmes, et elle se fait couper les cheveux très courts comme un garçon.
Le titre du roman est La garçonne.
Le coiffeur Antoine donne a sa coupe le nom du roman c’est La garçonne.

Le milieu social ou la garçonne a commencé.

15) A Paris dans le milieu des avants gardistes, des originaux, des provocateurs, des aristocrates sans activité professionnelle, qui ne pensait qu’à la recherche de plaisirs, de divertissements, bals, croisières, dîners raffinés.

Visuellement comment se présente une garçonne.

La nuque
16 Elle est très courte, coupée en dégradé, un fondu presque blanc, elle était réalisée aux ciseaux et à la tondeuse.

L’oreille
17) Autour de l’oreille la longueur est identique à la nuque rasée, ce qui la dégage complètement.
La coupe de la nuque et autour de l’oreille se fait de façon classique à la tondeuse et aux ciseaux.

Le sommet de tête
18) Il y a une grande raie, très longue, la plupart du temps sur le côté, d’autres fois médiane.
Les cheveux du sommet de la tête sont longs, ceux de la nuque et du tour d’oreille très courts, donc deux longueurs, deux parties travaillées différemment
Les cheveux du sommet de la tête sont effilés au contact des cheveux courts, l’effilage se fait aux ciseaux, dans un mouvement de va et vient de la pointe vers la racine.

La mise en forme
19) Les cheveux du grand côté sont soit lisse et raide soit légèrement vagué par une ondulation aux fers Marcel pour faire un bombage rentrant.

Le coiffage
20) L’utilisation de la brillantine se fait couramment, elle maintient les cheveux en place, et les rends brillant.
Le coiffage se fait simplement car la coiffure est plate, les cheveux du grand côté cache plus ou moins le front, et sont plaqués au bord du visage.
Certaine fois la chevelure est coiffée sur l’arrière.

La demande des jeunes femmes pour cette coiffure fut-elle facile =
21) Non, opposition totale des familles, de la religion, et des coiffeurs.
Il y avait une grande opposition des familles pour les cheveux courts, les femmes doivent avoir des cheveux longs, comme la mère et la grand-mère, les cheveux courts ne font pas convenable, pas digne, cela est bon pour les demi mondaines, les femmes de mauvaise vie, les poules de trottoir, les artistes, les comédiennes, les danseuse, la mode des cheveux courts fit de grands drames, de grandes disputes dans les familles.
Avis identique de la part de la religion, car a cette époque on allait à l’église tous les dimanches.
Quand aux coiffeurs ils avaient peur de la baisse de leur chiffre d’affaire, de moins travaillés, de moins vendre de postiches, de barrettes, de peignes, d’épingles a chignon.

Quelle fut la gloire de la garçonne.
22) Les premières coupes a la garçonne commencèrent lentement vers 1919 et ne connurent qu’une gloire passagère, parce que c’est une coupe extrême.
Extrême parce que la nuque et les pattes d’oreilles étaient blanchies à la tondeuse comme les hommes et les petits garçons ce qui donnait un air enfantin, garçonnier.

23) Mode extrême qui dura peu de temps, mais fut le déclic qui lança la mode à d’autres coupes moins masculine, un peu plus longue, surtout dans la partie basse, ce qui laissait de la longueur pour permettre de faire un travail de mise en forme, et de coiffage.
Le désir de changement, de nouveauté, de facilité dans la coiffure demandée par les jeunes femmes fut le plus fort, les cheveux courts gagnèrent la bataille.

24) Il est faux de croire que la mode des cheveux courts se soit répandue rapidement, elle a mis plusieurs années à se faire accepter par les familles, avec le temps les cheveux courts sont portés par toutes les classes de la société, au début c’était les jeunes femmes, puis après les mères, et même certaines grand-mères.
Mais toutes les autres coiffures furent appelées la garçonne.

25) Un nom de coiffure englobe une généralité, une époque, la goulue en 1900, la garçonne en 1920.

Comment sont les autres coupes.

Le sommet de la tête
26) Une grande raie, très longue soit de côté, soit de milieu.
Des cheveux plus longs, peu dégradés, arrivant sur ou sous l’oreille, toujours un léger dégradé a la pointe des cheveux.

Les oreilles
27) Elles sont soit dégagées, avec devant l’oreille une longue mèche fine en pointe sur la joue, un accroche cœur, soit a demi ou complètement cachée, dans ce cas les cheveux sont plus longs devant l’oreille en direction de la joue.

Les nuques
28) La mode dictait la nuque, elle devait être en biseau c’est a dire en pointe, on pouvait voir aussi des carrés très courts, carré horizontal avec une nuque très courte, coupé même dans l’implantation, la frange est coupée droite au dessus des sourcils.

Outils de coupe
29)Ciseaux, tondeuse.

Façon de couper
30) Les coupes se font aux ciseaux, non pas une coupe franche mais une coupe va et vient, pour faire un léger effilage sur les pointes, par contre la coupe de la frange et du tour de tête du carré est la, très nette, franche.

Le changement dans la façon de se coiffer.
31) Il faut en premier faire une mise en forme de la chevelure, la mode demandait des coiffures plates, des vagues souples avançant sur le visage, et de boucles rondes.
Les outils de la mise en forme.

32) Elle peut se faire de plusieurs façons, au début des cheveux courts elle se fait sur cheveux secs au fer Marcel peu chauffé pour faire de légères vagues.
Puis ce fut le début de la mise en plis sur cheveux mouillés en crans direct et en boucles plates apportant des coiffures vaguées, bouclées, ce qui a aidé aux succès des cheveux courts.

33) La mise en forme était davantage travaillée sur les côtés et le bas de la nuque plutôt que sur le sommet ou l’arrière de la tête.
C’était le début en France de l’indéfrisable, certains coiffeurs pratiquaient l’indéfrisable appelée par la maison Eugène, l’ondulation permanente artistique, elle était surtout utilisée pour les chevelures plus longue.

Le coiffage
34) Il se fait simplement pour donner une coiffure plate ou peu gonflante, une coiffure nette, pas de crêpage, juste coiffée au peigne.
Les cheveux sont coiffés sur le côté, le front plus ou moins couvert par la mèche frontale qui est plaquée au bord du visage, elle est soit raide, soit vaguée souplement.

35)Devant l’oreille, les cheveux s’avancent sur les tempes et les joues, ils sont vagués souplement, ou coiffés en patte fine, en guiche pointue sur l’avant, en accroche-cœur.
Certaines fois la chevelure est coiffée sur l’arrière, coiffure strict, assez sévère.

36) Pour le coiffage de la coupe au carré, les cheveux sont coiffés très droit, avec un léger bombage intérieur.
Les cheveux sont brillantinés ou enduit de Bandoline, c’est une solution de gomme adragante et d’alcool, laque liquide.

37) Les cheveux longs sur le sommet de la tête sont certaines fois retenues par un peigne ou une barrette, il y en avait de toutes les couleurs et de toutes les formes.
Transformation pour le soir.

38) Pour une soirée, la mise en plis se pratique de plus en plus, les coiffures sont soignées et s’ornent de bandeaux, de peignes, de barrettes, de diadèmes, d’aigrettes, de parures.

39) Pour une transformation plus élaborée, on fait la pose d’un postiche suivant la longueur des cheveux, c’était soit un vrai postiche, soit un ruban laitonné sur lequel était cousu un postiche de nuque, appelé enveloppeur, le volume de la coiffure se situait sur l’arrière de la tête.
Chapeaux.

40) La mode du chapeau commence à bien diminuer mais il s’en porte toujours, c’était la mode du chapeau cloche, il se portait aussi des turbans et des bandeaux ceignant la tête et couvrant le front jusqu’aux yeux, s’arrêtant en haut des oreilles.

41) Les femmes commencent à sortir (en cheveux) c’est-à-dire sans chapeau, une grande nouveauté.
Maquillage.

42) Les femmes se fardent, se maquillent de plus en plus, la bouche a une grande importance, les lèvres sont rouge vermillon, les yeux savamment agrandis avec des sourcils rasés et redessinés, de forme très arqués et fins, la mode du bronzage arrive.

Hygiène
43) Elle est assez espacée, un shampooing par mois et normal, surtout qu’après le shampooing on applique de la gomina ou de la brillantine, pour coller les cheveux.
La rumeur populaire attribuait au shampooing de donner des rhumatismes, de provoquer la chute des cheveux.
Ce qui était conseillé, c’était les cent coups de brosse pour aérer la chevelure.

44) En hiver il est conseiller de la farine de sarrasin pour dégraisser les cheveux, puis de l’éliminer par les cent coups de brosse.

Vêtements
45) La silhouette doit être tubulaire, androgyne.
Silhouette mince des femmes, poitrine plate, ligne efflanquée, mode en I, la taille s’amincit, la ceinture sur les hanches effacées, raccourcissement des ourlets, les jupes couvrent a peine le genou, pour la première fois depuis des siècles les jambes sont visibles.
Mode lancée par Chanel le pantalon, on peut voir des chandails tube, début de la gaine, des bas de couleur chair et des bas brodés, modes des longues écharpes, des immenses colliers de perles, vogue des maillots de bain et des bains de soleil, début de la fermeture éclair.
Fume cigarette, poudriers extravagants, éventail en plumes d’autruche, tatouage sur les chevilles, pendants d’oreilles.
Douche dans une bassine une fois par mois.
Dans le mariage la différence d’age entre les époux tend à se réduire
La femme chez elle se mettait des bigoudis plats, ou faisait chauffer son fer sur le réchaud a gaz.
L’ondulation indéfrisable coûtait 100 frs.
En 1925 l’écrivain Blaise Cendrars célébrait la mode des nuques rasées comme le 8me merveille du monde.

La fin, le crack.
46) On ne peut pas étudier cette période sans connaître sa fin, car elle a une fin.
Cette période des années folles se termine par le crack boursier de 1929, chute de toutes les bourse, faillite d’un grand nombre de banques, il n’y a plus d’argent disponible, crise économique, chômage, qui va durer une dizaine d’années.